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Libération

Yakult, l'allié de Danone au goût douteux

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publié le 6 mars 2004 à 23h37

Tokyo, de notre correspondant.

Officiellement, c'est un bijou d'accord stratégique. En annonçant jeudi à Tokyo un renforcement de son partenariat avec le japonais Yakult, Frank Riboud, le patron de Danone, buvait du petit lait. «C'est une alliance que je considère comme historique pour le groupe Danone en Asie et pour Danone dans son ensemble», a déclaré Riboud. Même si Danone s'engage à ne pas grimper, au moins pendant dix ans, dans le capital de Yakult, dont il détient déjà 20 %, deux administrateurs nommés par le français entreront au conseil d'administration du japonais. Sur le papier, le rapprochement entre l'inventeur d'Actimel et le spécialiste nippon du yaourt «de santé», qui fait un tabac dans l'archipel, ressemble à un joli coup. Outre la mise en commun de leur capacité de recherche pour ces yaourts «high-tech», les deux partenaires partageront leurs sites mondiaux pour développer ces produits laitiers à très forte croissance. En prime, Danone pourra s'inspirer librement du système de distribution «de porte à porte» (lire ci-contre) original du japonais. Voilà pour la vitrine. Mais, derrière les sourires officiels, la réalité n'est pas si simple. Loin s'en faut.

Dilapidation.

D'abord, Frank Riboud s'est bien gardé de rappeler que le patron de Yakult, Sumiya Hori, devra s'expliquer devant la justice le 15 mars. Depuis cinq ans, il est poursuivi par la quinzaine d'actionnaires détenant le pouvoir chez Yakult (23 %) aux côtés de Danone (20 %) et de plusieurs autres banqu