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Libération

Bolloré jette l'ancre à Abidjan

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publié le 8 mars 2004 à 23h38

Un gros contrat pour Bolloré et un nouveau pataquès politique pour la Côte-d'Ivoire. Jeudi, sept ministres de l'ex-parti unique ont suspendu leur participation au gouvernement de «réconciliation nationale». Motif invoqué : l'attribution récente de la gestion du terminal à conteneurs du port d'Abidjan au groupe Bolloré. Une «humiliation» supplémentaire, selon le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire. C'est le 1er mars que Bolloré a officiellement pris le contrôle de ce terminal, au nez et à la barbe de son principal concurrent en Afrique, le danois Maersk. Un joli coup en forme de pari sur la «sortie de crise» de la Côte-d'Ivoire.

La plus importante infrastructure portuaire en Afrique de l'Ouest, d'une capacité d'accostage de 30 cargos, a en effet beaucoup pâti des conséquences de l'insurrection militaire déclenchée en septembre 2002, enregistrant une chute de 60 % de ses activités. «Nous n'avons jamais songé à nous désengager, clame aujourd'hui un responsable du groupe à Paris. Nous sommes des amis de la Côte-d'Ivoire, pendant les bons jours comme pendant les mauvais.» Et de souligner que le groupe a continué de verser les salaires aux 1 750 employés de la compagnie ferroviaire Sitarail, une filiale de Bolloré, mise au chômage technique durant plusieurs mois.

Avec la concession du port, signée pour quinze ans, le groupe Bolloré renforce son implantation dans l'ancienne colonie française (lire ci-dessous). Pour Patrick Achi, ministre des Infrastructures (et membre du PDCI), le co