La conquête du terminal de Vridi à Abidjan (lire ci-dessus) entre dans le droit fil de la stratégie mise en oeuvre depuis plusieurs années par Vincent Bolloré en Afrique : assurer non seulement la récolte des matières premières (café, cacao, coton, bois), mais également leur acheminement terrestre et maritime, grâce à une flotte de 55 navires.
Inévitable
. En Côte-d'Ivoire, Bolloré s'est constitué, au fil des années, un petit empire de 4 200 salariés. Il y charge 30 % du coton produit en Afrique de l'Ouest et se classe au troisième rang des chargeurs de cacao, la première ressource du pays. Pour transporter ses marchandises, il utilise notamment la voie ferrée qui relie Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, à Abidjan ; une ligne administrée par une de ses filiales, la Sitarail, dont il détient 67 % du capital.
Réalisant aujourd'hui près d'un tiers de son chiffre d'affaires en Afrique, Bolloré est très présent au Cameroun, où il exploite la compagnie ferroviaire Camrail, gère une partie des activités portuaires de Douala, et possède 8 000 hectares de palmiers à huile et d'hévéas. Il a récemment participé, via la compagnie Doba Logistics, à la construction de l'oléoduc permettant d'acheminer le pétrole tchadien jusqu'au littoral camerounais, dont l'exploitation a commencé en octobre.
Bolloré n'hésite pas à investir dans des pays qui, habituellement, font fuir les groupes occidentaux. Il possède ainsi 50 000 hectares d'hévéas au Liberia, un pays qui sort tout juste de quatorze