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Libération

Le tribunal d'Evry décortique les licenciements de Lu

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816 salariés demandent l'annulation des procédures sur quatre usines.
publié le 9 mars 2004 à 23h39

La guerre judiciaire est loin d'être terminée dans l'affaire Lu. Hier, le tribunal de grande instance d'Evry (Essonne) examinait la demande d'annulation des procédures de licenciement visant 816 salariés de quatre usines de Danone, à Ris-Orangis, Calais, Château-Thierry et Jussy. L'avocat des salariés, maître Brun, a plaidé l'absence de justification économique des licenciements. Avec, comme appui, un rapport d'expertise commandé par le comité d'entreprise, et deux témoignages de poids. Ceux des maires de Ris-Orangis, Thierry Mandon et d'Evry, Manuel Valls, qui racontent comment, en 2001, ils avaient été reçus par Franck Riboud, le PDG de Danone. Et comment celui-ci leur avait présenté la restructuration, indispensable pour améliorer la profitabilité de la branche biscuit du groupe. Une présentation qualifiée d'«un peu musclée», par Manuel Valls, devenu depuis maire d'Evry et qui était alors, en 2001, conseiller de Lionel Jospin.

Incompréhensible.

Pour l'avocat et les salariés, ces documents permettent de démontrer que les fermetures de sites ne répondaient pas à des critères économiques, justifiant une réorganisation pour sauver le groupe. Mais qu'il s'agit au contraire de «licenciements de profitabilité», strictement interdits par le code du travail.

A l'appui de cette thèse, l'étude économique du cabinet Sogex-Acte commandée par le CE note ainsi que Danone applique une stratégie plutôt incompréhensible. Si le but est de «trouver des ressources financières pour financer des (