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Libération

Une campagne d'influences

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Le clan Otor parie sur un roman et un site Internet pour déstabiliser Carlyle.
publié le 9 mars 2004 à 23h39

ien de plus naturel, dans les milieux d'affaires, que de recourir à la lutte d'influence quand les disputes judiciaires s'enlisent. Et le conflit Otor-Carlyle n'y coupe pas, chacun ayant choisi un spécialiste des relations avec la presse pour l'épauler : Caroline Allain pour le fabricant de cartons, et DGM pour le fonds d'investissement. Mais la bataille a pris une tournure inattendue. Le clan Otor mène une campagne de déstabilisation en utilisant le caractère sulfureux de Carlyle, un fonds proche de la famille Bush (George Bush Sr. en a été membre jusqu'en novembre dernier) qui a investi dans le secteur de la défense. En s'appuyant sur des supports plutôt inhabituels : un roman à clef et un site Internet anti-Carlyle.

«Pieuvre». L'ouvrage s'intitule Potomac (1). Ecrit par un auteur de polars, Jean-Pierre Bastid, et un journaliste indépendant, François Missen, il décrit le combat mené par un couple dirigeant Robo, une entreprise française d'électroménager, contre Potomac, un fonds d'investissement américain ­ baptisé du nom de la rivière coulant à Washington ­ qui veut en prendre le contrôle. Soit un décalque à peine voilé du conflit Otor-Carlyle, avec dans les rôles principaux Marie-Hélène Gardel et Gérard de Bressy, alias Michèle Bouvier et Jean-Yves Bacques. Pour la fin du roman, Missen et Bastid font intervenir un journaliste d'investigation qui découvre que Potomac-Carlyle est proche de la Maison Blanche et de la famille Ben Laden et, à ce titre, lié aux attentats du 11