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Libération

Colère noire chez les salariés d'Altadis, ex-Seita

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La direction a confirmé hier son plan de fermeture des sites de Lille, Dijon, Morlaix et Tonneins.
publié le 10 mars 2004 à 23h40

Lille, de notre correspondante.

Ils sont presque tous habillés en noir. Ils s'allongent sur le pavé, devant l'hôtel de ville de Lille, après avoir obtenu le «soutien» de Martine Aubry, maire de la ville. Les Altadis, ex-Seita, sont en deuil de leur usine, promise à la mort en 2005. «C'est comme si on nous enlevait un enfant. C'est le même sentiment. On nous casse notre vie», résume David, délégué CGT. A 30 ans, il vit son deuxième licenciement. Sourire amer. «J'en ai marre de prendre des coups sur la gueule. Quand je suis arrivé dans la boîte, on m'a dit : "C'est un emploi garanti pour trente ans au moins." Alors j'ai fait des projets, j'ai acheté une maison. J'ai un enfant de 3 ans et un bébé qui arrive.»

En réunion de comité central d'entreprise, hier, la direction a confirmé pour août 2005 son plan de fermeture des sites de Lille, Dijon, Morlaix et Tonneins. Au total, 701 suppressions de postes, dont 546 à Lille, justifiées par «l'érosion inéluctable de la consommation des cigarettes brunes», produites à Lille, et la nécessité d'être plus «compétitif face aux mouvements de concentration du secteur».

«Dernière cartouche». Une contre-expertise du cabinet Secafi-Alpha avait pourtant estimé en février que le site était viable, après 150 départs en préretraite. Mais la direction n'en a pas tenu compte. Hier à Paris, «dernière cartouche», le CCE a mandaté son secrétaire pour contester le motif économique du plan social.

Pour atténuer la casse, Altadis a annoncé hier que son projet