Menu
Libération

Le McDo parisien rend les armes

Article réservé aux abonnés
A Strasbourg-St-Denis, un protocole a été signé après 363 jours de conflit.
publié le 10 mars 2004 à 23h40

Drôle de fin de conflit au McDonald's de Strasbourg-Saint-Denis, en plein centre de Paris. Hier, les grévistes ont signé un protocole d'accord avec la direction après 363 jours de grève. Durant pratiquement un an, les salariés ont occupé nuit et jour le restaurant, transformant le McDo en prise de guerre syndicale avec banderoles et graffitis.

Aujourd'hui, les salariés vont rendre leur prise, et le restaurant devrait rouvrir dans un mois. En contrepartie, ils ont obtenu la réembauche de leur sous-directeur, Tieno Fortunat, licencié pour «insubordination». L'homme avait accusé le gérant de vouloir couler l'établissement pour se débarrasser d'un personnel revendicatif et syndiqué. «Victoire des salariés», estime la CGT, syndicat qui voit dans la fin du conflit «un cinglant camouflet à ceux qui rêvent de salariés précaires, flexibles et résignés». Outre la réintégration de Tieno Fortunat, les grévistes ont obtenu le départ du gérant «licencieur».

De son côté, McDonald's a gagné un renforcement du contrôle des caisses et de la politique de recrutement, avec un suivi de l'accord par l'inspection du travail.

Mais l'histoire semble plus compliquée que la victoire de 27 «salariés précaires» contre le géant américain. La fin de la grève serait aussi l'occasion de faire partir cinq salariés, accusés de vol. Ces cinq-là avaient été au coeur du premier conflit qui avait secoué le restaurant, l'hiver 2001-2002. Ils se disaient victimes de la politique antisyndicale de la multinationale. Apr