Menu
Libération

Petits porteurs de Wanadoo, les pigeons de France Télécom

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mars 2004 à 23h40

C'est une histoire à vous dégoûter à jamais de la Bourse. Tout a commencé le 29 juin 2000, quand Michel Bon, alors PDG de France Télécom, a annoncé en fanfare la mise en Bourse de Wanadoo, se laissant griser : «Un million d'actionnaires pour Wanadoo, pourquoi pas ?» Quinze jours plus tard, l'opération dépassait tous ses espoirs. 1,6 million d'actionnaires s'étaient rués sur le titre, dont 80 000 salariés. L'action était introduite à 19 euros, avant de s'effondrer avec la bulle Internet.

Mais les petits actionnaires étaient restés fidèles. En achetant du Wanadoo, une prétendue valeur de croissance, ils acceptaient de patienter avant de toucher leurs futurs bénéfices. Aujourd'hui, ces mêmes petits porteurs doivent déchanter. France Télécom veut racheter les 29 % du capital de Wanadoo cotés en Bourse au prix de 8,86 euros par action, soit la moitié du prix d'introduction. Et juste au moment où la société renoue avec les bénéfices et s'apprête à distribuer des dividendes.

France Télécom justifie ce revirement en expliquant que «le modèle économique a changé». Avant, Wanadoo pouvait se développer de manière indépendante comme fournisseur d'accès ; aujourd'hui, la société doit être adossée à un opérateur télécom pour tirer le meilleur parti des futurs services (télévision, téléphone...) dispensés sur l'Internet. Ce qui fait que les actionnaires de Wanadoo auraient tout intérêt à réintégrer la maison mère. «Les perspectives de croissance de la valeur du titre sont réduites à long ter