On avait fini par l'oublier. Mais voilà que la tonne de métaux se rappelle au bon souvenir de l'économie mondiale. Tout ou presque flambe : le cuivre, le nickel, le plomb, l'acier, l'aluminium... Et, depuis quelques semaines, l'accélération est violente. Des sommets historiques jamais atteints depuis dix ou quinze ans viennent d'être dépassés (lire ci-contre). Certaines matières premières ont même carrément explosé : le prix de la tonne du coke de charbon (utilisé par les sidérurgistes pour la fabrication d'acier) a gagné, selon le sidérurgiste Arcelor, 500 % en un an, et celui de tonne de ferraille, environ 100 %. Et, pour l'instant, personne ne voit venir un rapide retour au calme. «J'anticipe une hausse moyenne de 18 % des matières premières (hors pétrole, ndlr) cette année et encore de 9 % l'an prochain», annonce Moncef Kaabi, de la Caisse des dépôts. Un négociant londonien est formel : «On est parti pour un cycle de hausse continue et généralisée.» Des rumeurs de pénurie mondiale sur certains métaux commencent même à circuler.
Harceler. Pour y faire face, la Corée du Sud vient de décider d'arrêter ses exportations de ferraille et de barres d'acier. Le Vietnam et la Thaïlande ont, eux, levé leurs barrières douanières sur l'acier pour alléger le prix de la facture. Tandis que les industriels américains harcèlent l'administration Bush pour qu'elle supprime les limitations des importations d'acier afin de faire baisser les prix. Tous les regards se tournent aujourd'hui vers