Le concours de la plus grosse pilule continue. Aventis a lancé hier sa contre-offensive dans la bataille boursière qui l'oppose à Sanofi : une campagne de pub à six millions d'euros pour pilonner le labo français qui a lancé une OPA en janvier afin de former le n° 3 mondial de la pharmacie. La campagne présente une série de «contre-indications» à l'opération, pointant les risques financiers ou la casse sociale qui en résulterait. Avec le même ton dénigrant qu'utilise Sanofi pour répéter qu'Aventis serait en petite forme et qu'une fusion est sa seule planche de salut. Au passage, le camp Aventis se félicite de sa pub «responsable» après celle jugée «déplacée» de l'adversaire : Sanofi avait présenté son OPA «pour raisons de santé», avec photo d'un enfant malade que seule la fusion pourrait sauver.
«Tout ce que dit Aventis sur Sanofi est assez juste et vice versa. On peut leur faire confiance pour expertiser le voisin, raille Philippe Pignarre, l'auteur du Grand Secret de l'industrie pharmaceutique (1). Là où c'est moins juste, c'est quand ils parlent d'eux-mêmes.»
Etriller.
Il est donc vrai, comme le rappelle Aventis, que le procès aux Etats-Unis sur le Plavix de Sanofi menace son chiffre d'affaires : le traitement représente 30 % des ventes du groupe, dont une bonne partie partirait en fumée si les génériqueurs qui contestent son brevet obtiennent gain de cause. Vrai aussi que la France paierait le plus lourd tribut à la fusion, avec le quart des 110 000 emplois que compterait l