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Quand le patron paie ses employés licenciés

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La filiale française d'un groupe finnois continue de rémunérer ses ex-salariés jusqu'à ce qu'ils retrouvent un emploi.
publié le 11 mars 2004 à 23h41

Mulhouse envoyé spécial

«On est restés un petit peu sans voix.» Marc Fuss, secrétaire CFDT du comité central d'entreprise de Wärtsilä France, dit sa surprise et celle des représentants du personnel lors du dernier comité central d'entreprise (CCE), après la proposition formulée par le PDG de l'entreprise, Michel Kohler.

C'était mercredi dernier, à Mulhouse (Haut-Rhin). Direction et syndicats discutent des mesures sociales accompagnant le plan de réduction des effectifs, qui prévoit 276 suppressions de postes en Alsace et 47 sur le site de Seclin (Nord). En pleine négociation, la direction abat son atout maître, plutôt inattendu : notifier leur licenciement aux personnes concernées tout en les maintenant dans les effectifs et continuer à les payer à hauteur de 65 % du salaire brut (environ 80 % du net) jusqu'à ce qu'elles aient retrouvé un emploi, sans limitation dans le temps. Le tout est assorti de primes pour inciter à la reprise rapide d'activité : 10 000 euros si le salarié trouve un emploi dans les trois mois, 7 500 euros pour un délai de quatre mois et 3 500 pour cinq mois. Pour les salariés de plus de 45 ans, ces délais sont allongés d'un mois supplémentaire. Le plan social idéal ? «Syndicalement parlant, c'est inattaquable», admet Marc Fuss. Rien n'est signé, «mais il sera difficile de revenir en arrière», ajoute Dany Sengel, délégué syndical CGT. L'accord définitif pourrait être validé lors du prochain CCE, le 19 mars.

Pourtant, le 10 septembre, lorsque le groupe finla