Depuis quelques semaines, il y a une devinette qui excite beaucoup les marchés financiers : Alstom est-il sur le point de revenir à la vie ou au contraire de sombrer ? Il y a deux semaines, sur fond de rumeurs du contrat du TGV Pékin-Shanghai, l'action avait flambé de plus de 25 %, faisant croire à une résurrection. Mais depuis mercredi, retournement de situation : elle a plongé de 14 % hier, après avoir déjà cédé 12,7 % la veille. Pendant la seule journée de mercredi, environ 160 millions de titres ont changé de main. C'est dire si ce petit jeu de la devinette séduit beaucoup de monde. «On est victime des hedge funds (fonds spéculatifs, ndlr) anglo-saxons qui, un jour, veulent voir un verre à moitié plein et, le lendemain, un verre à moitié vide», explique un porte-parole du groupe.
Le fait est que le verre Alstom est toujours aussi opaque. Mercredi, le groupe a convoqué un conseil d'administration afin de prévenir qu'il ne respecterait pas deux des cinq engagements pris avec ses banques créancières (son niveau de marge opérationnelle et de cash flow). Une rupture de contrat qui pourrait l'obliger à renégocier tous ses prêts bancaires... Et donc raviver le spectre d'une crise de liquidité. Pour tenter d'éteindre l'incendie, le groupe répète que cette mauvaise nouvelle tient à deux choses : un plan de restructuration qui avance plus vite que prévu (lire ci-contre) et donc des charges plus lourdes à enregistrer tout de suite et de nouvelles complications financières sur un