Belfort envoyé spécial
Sept heures trente hier matin, devant l'une des entrées du site historique d'Alstom à Belfort. Trois cents salariés d'Alstom Turbomachines se rassemblent sous la neige, mains dans les poches, et autocollants «Non au gel des salaires, oui au gel des licenciements» sur la poitrine. Objectif : se faire entendre à l'occasion du comité d'entreprise (CE) extraordinaire qui doit lancer le compte à rebours du plan social. A Belfort, la restructuration de la branche énergie laisserait près de 600 personnes sur le carreau (sur un peu plus de 1 000 au total), selon les syndicats : 490 chez Alstom Turbomachines et 80 dans deux entreprises travaillant pour le groupe français. Mercredi, lors de la venue de Nicolas Sarkozy en campagne électorale, les «Alst'hommes» ont manifesté dans la ville avec les chercheurs, les intermittents et les enseignants. Le ministre de l'Intérieur a reçu une délégation. «Il nous a assuré qu'il allait s'occuper des salariés d'Alstom», commentent, sans grand espoir, les syndicalistes.
Hier matin à 8 heures, Alain Ogor, élu CFDT, prend le micro : «La direction a peur, elle a annulé le CE.» Guy Roux, le PDG d'Alstom Turbomachines, est en fait retenu à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) où les salariés bloquent l'usine depuis lundi pour protester contre 300 licenciements. «Nous devons réfléchir à un élargissement du mouvement», poursuit le syndicaliste. Pas facile. A Belfort, le site est immense, impossible à bloquer. Et les chaînes ne tournent dé