Ira, ira pas ? Le groupe pharmaceutique Novartis ne cesse de préciser ses intentions dans la bataille boursière qui oppose Aventis et Sanofi-Synthélabo. Dans un communiqué, le suisse a confirmé vendredi qu'il «explorait la faisabilité d'une combinaison avec Aventis» mais ajouté qu'«aucune décision n'avait encore été prise». Une précision faite à la demande de l'Autorité des marchés financiers (AMF) qui avait demandé à l'entreprise de clarifier ses intentions après une série de déclarations ambiguës de son patron, Daniel Vasella. Mais si Novartis semble s'intéresser de plus en plus à Aventis, le groupe ne dégainerait pas dans les heures à venir, selon une source bancaire.
Cela fait du suisse un chevalier blanc potentiel pour venir avaler Aventis au moment où celui-ci est convoité par Sanofi-Synthélabo afin de constituer le n° 3 mondial de la pharmacie. Aventis refuse de commenter pour l'instant ces appels du pied, mais n'aurait pas trop le choix : un tel mariage serait sans doute le seul moyen d'échapper à Sanofi.
«Novartis hésite encore, notamment à cause des réactions politiques françaises que pourrait déclencher ce projet de fusion», explique un proche du dossier. Le paradoxe, c'est que le mariage Novartis-Aventis pourrait préserver plus d'emplois français que le projet Sanofi : ce serait surtout les Etats-Unis qui feraient les frais de la fusion franco-suisse. Novartis, dont 41 % du chiffre d'affaires est réalisé sur le territoire américain, devrait en effet se débarrasser