Les costumes sont sobres et les cravates impeccables, les regards droits appuyés d'un sourire, les poignées de mains franches. Assis derrière treize petites tables aux nappes vertes, douze hommes et une femme attendent. Dans le fond de la salle, onze autres hommes et deux femmes s'apprêtent à les rejoindre. Une cloche sonne. Mouvement de groupe vers les tables, treize paires se forment. «Je vous en prie, asseyez-vous.» Béatrice porte un tailleur-pantalon noir. Elle prend place face à Thierry Sinquin, du cabinet de recrutement Progress. «Mon métier, c'est la com. Toutes les formes de com. Le "gling gling gling" que vous entendez dans les trains, c'est moi.» «Très impressionné», sourit le consultant. Elle poursuit : «Je cherche un poste de directrice de la communication. Pas forcément dans une entreprise noble. Je me moque de la belle voiture, du pouvoir. Ce que je veux, c'est un DG qui me dise : "J'ai une nouvelle stratégie, lancez-la."» «Votre principal point fort ?» «Ah, mon principal point fort, c'est...» «Glong glong !» résonne la cloche. «Les sept minutes sont écoulées, on change de table !», crie un jeune homme, chrono en main. Béatrice se lève, se rassoit face à Philippe Cirier, du cabinet Opteam : «Mon métier, c'est la com. Toutes les formes de com...»
On connaissait, sinon pour l'avoir pratiqué, au moins pour avoir lu/vu moult reportages, le speed dating. Prisonniers d'un bar parisien à lumière tamisée, un nombre égal de célibataires hommes et femmes ont sept mi