New Delhi, de notre correspondant.
Installé au douzième étage d'une tour flambant neuve de Gurgaon, dans la grande banlieue de New Delhi, Balwant Sawant, 25 ans, travaille à la rédaction d'un dépôt de brevet. «C'est du high-tech dernier cri, sourit le jeune ingénieur informatique, un nouveau design de puce pour une entreprise américaine.»
Le brevet, en effet, n'est pas destiné à l'Inde mais aux Etats-Unis. L'inventeur, dont l'identité est gardée secrète, a simplement sous-traité le travail de préparation à une entreprise indienne, EvalueServe, sorte de cabinet de conseil spécialisé à l'export. De la recherche sur les brevets existants au potentiel estimé du produit sur le marché en passant par la rédaction finale du document, Balwant Sawant a tout fait à distance. La réplique exacte, en somme, du procédé très en vogue consistant à sous-traiter en Inde les centres d'appels et autres activités de back-office (gestion administrative). A la différence près qu'il s'agit ici d'activités complexes nécessitant une main-d'oeuvre hyperqualifiée. «Plus de la moitié des employés ont un MBA», souligne le directeur d'Evalue-Serve, Ashish Gupta.
Coût.
En trois ans d'existence, l'entreprise a déjà rédigé plus de 200 brevets de cette manière, et «plus de 300» autres sont prévus pour 2004 dans l'informatique, la biotechnologie, l'électronique ou encore la pharmacie. La raison du succès est simple : le prix. Pour les clients, l'économie liée à cette sous-traitance est de l'ordre de 50 à 60 %, prin