Washington, de notre correspondant.
«Quand j'ai rejoint Halliburton, je savais que je travaillerais pour de grandes choses...», commence une voix off, nostalgique. On voit des pompiers s'acharner sur une installation pétrolière irakienne en flammes, d'autres employés ravitailler les troupes dans une tempête de sable. «Nous construisons des écoles, des ponts, poursuit la voix, pendant que des enfants irakiens claquent des mains. Mais la plus grande chose ? Servir à nos soldats de la bonne nourriture américaine bien de chez nous, pour qu'ils se sentent plus près de chez eux. Yeah.» Le spot dure trente secondes. Il se termine par le slogan «Halliburton : fier de servir nos troupes.» C'est la première fois de son histoire que le groupe, numéro 1 mondial dans les services pétroliers et la construction de bases militaires (lire ci-contre), recourt ainsi à la publicité télévisée. C'est qu'en termes d'image, rien ne va plus pour Halliburton. Principal partenaire de l'administration américaine en Irak, la société patauge dans les scandales petits et gros, ce qui cause bien des soucis au Pentagone, et au-delà, au candidat républicain en campagne, George W. Bush.
«Déficience». Pendant longtemps, ces affaires étaient mises sur le compte des coups échangés entre républicains et démocrates dans la bagarre électorale. Halliburton était en effet, avant 2000, dirigé par Dick Cheney, l'actuel vice-président américain. Avant même le début de la guerre, les critiques fusaient contre l'influence d