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Libération

Quand la Chine «délocalise» à Cahors

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Une société asiatique y implante une usine pour recycler des tonnes de déchets plastiques.
publié le 17 mars 2004 à 23h48

Toulouse, de notre correspondant.

Il a fallu composer avec le feng shui. L'installation de l'usine chinoise d'ERI, dans la zone industrielle sud de Cahors, ne pouvait pas tout à fait correspondre à ces règles taoïstes de construction en matière de couleurs, d'orientation et d'ouvertures. Il a fallu aussi expliquer aux investisseurs que l'inspection du travail n'accepterait jamais que les cadres habitent dans l'usine. Mais après négociations, les Chinois d'ERI ont fini par se décider à installer, dans le Lot, une unité de soixante salariés pour travailler dès l'automne au recyclage de 40 000 tonnes de plastiques industriels et agricoles. C'est le monde économique à l'envers : un groupe d'investisseurs privés chinois qui décident d'investir (6 millions d'euros) en France, dans une usine dont la totalité de la production sera réexportée vers la Chine...

Coût de transport. Ils ne viennent évidemment pas là pour les coûts salariaux français, mais pour anticiper des règles européennes qui vont bientôt interdire tout transport de déchets, notamment plastiques. Or la Chine importe plusieurs dizaines de milliers de tonnes de plastiques à recycler. A partir de là, Pékin a vite fait ses calculs : il fallait partir recycler là où les matières plastiques sont produites et consommées. Donc en Europe. «Le coût de la main-d'oeuvre est peut-être plus élevé en Europe, analyse le directeur du projet français d'ERI, Gérard Vilair. Mais il en coûterait plus encore à la Chine de se retrouver à cour