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Libération

Fret ferroviaire : libéraliser n'est pas gagner

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publié le 18 mars 2004 à 23h48

Un an après l'ouverture à la concurrence du fret ferroviaire en France, le secteur ressemble à s'y méprendre... à ce qu'il était un an avant. Comme si les premiers effets de la prescription tardaient à se faire sentir. Hier, les Etats membres de l'UE et le Parlement européen se sont mis d'accord pour libéraliser totalement le fret ferroviaire au 1er janvier 2007 (lire ci-contre). Et la Commission continue d'affirmer que l'ouverture à la concurrence est le seul moyen de sauver le fret moribond, qui se fait tailler des croupières par les camions.

«Aucune demande».

Pourtant, aucun des opérateurs censés donner des leçons de compétitivité à la SNCF (ultradéficitaire sur son activité marchandise) n'est présent. On attendait Ikea, dont la filiale ferroviaire était présentée il y a un an comme le chevalier du fret européen déréglementé. Las, la filiale ferroviaire du suédois a mis la clé sous la porte en janvier. Rail4Chem, la filiale ferroviaire du chimiste BASF ? Elle travaille à son dossier. Eurotunnel, en pleine panade, s'est mis en tête d'obtenir une licence mais il faudra sans doute attendre (au mieux) 2005 pour que les premiers trains pointent leur nez. Du côté de RFF, propriétaire des voies ferrées nationales, on reconnaît «n'avoir reçu aucune demande de créneaux»...

«Juge et partie».

Même si personne n'attendait un déferlement d'opérateurs sur les plates-bandes du monopole national, le bilan prête à rire. Ou à pleurer. Grand lobbyiste de la concurrence et contempteur du fret SN