Alstom va mal. Très mal, même. Tellement mal, que Matignon a demandé à Bercy de réfléchir à un nouveau plan d'urgence de sauvetage du groupe industriel français. Depuis quelques jours, Francis Mer, le ministre de l'Economie, a donc remis le dossier Alstom en haut de la pile de ses priorités et entamé des consultations tous azimuts. «Rien n'est encore ficelé. On est pour l'instant au stade de l'élaboration des solutions pour sauver l'entreprise», dit-on au gouvernement. Jusqu'à présent, l'entreprise avait réussi à faire illusion. Réconfortés par un début de retour des commandes hier, GDF a confirmé celle d'un deuxième méthanier géant, et la compagnie italienne Trenitalia l'achat de 26 trains à grande vitesse , les marchés financiers tâtonnent (Libération du 12 mars). Et le groupe fait comme si de rien n'était. «On a réuni, le week-end dernier, l'ensemble des cadres et on leur a répété que le groupe est sur la voie du redressement et que pour l'instant on est très bien tout seul», dit-on dans l'entourage de Patrick Kron.
Panade.
Pourtant, selon nos informations, le patron d'Alstom est bien en contact quasi «quotidien» avec le cabinet de Francis Mer pour évoquer les scénarios de survie. Le constat est sans appel : sauf retournement exceptionnel, le premier plan de sauvetage concocté en urgence en septembre dernier par le gouvernement - et dont Bruxelles étudie toujours la recevabilité ne suffira pas à le sortir du gouffre. Pourquoi une telle panade, seulement six mois après