Londres, de notre correspondant.
Shell a des soucis avec les chiffres. Jeudi, le groupe anglo-néerlandais a reconnu avec embarras qu'il s'était trompé et a été contraint de réviser à la baisse le montant de ses réserves prouvées d'hydrocarbure, pour la seconde fois depuis le début de l'année, et retarder de deux mois la publication de ses résultats annuels afin de se donner le temps de bien vérifier ses comptes. Depuis, l'incertitude gagne les marchés. De combien de barils dispose réellement le géant pétrolier ?
En janvier, Shell 4e groupe mondial en terme de réserves avait dû réduire de 20 % l'estimation de ses réserves pétrolières et gazières après que le gendarme de Wall Street, la Securities and Exchange Commission (SEC), l'a forcé à adopter des critères de calcul beaucoup plus rigoureux. D'un trait de plume, 3,9 milliards de barils équivalent pétrole étaient ainsi partis en fumée. Ses dirigeants avaient admis qu'ils avaient surévalué l'importance de plusieurs gisements, notamment en Australie (projet Gorgon de gaz naturel liquéfié) et au Nigeria.
Chute du titre. Cette annonce surprise émanant d'un groupe réputé jusque-là pour sa prudence et son sérieux a provoqué une chute de 13 % du titre Shell depuis janvier, ainsi qu'une révolte d'une partie des investisseurs. Il y a deux semaines, son président, Philip Watts, a été obligé de démissionner. Les actionnaires étaient d'autant plus furieux contre lui qu'il n'avait pas daigné s'expliquer et avait boudé une conférence tél