«Je soussigné M. X représentant les transports Y déclare ne pas avoir l'intention de faire appel à des salariés étrangers pour l'exécution des prestations Chronopost. En vous souhaitant bonne réception.» La phrase est tapée à la machine, avec date, signature et cachet de l'entreprise, un transporteur de l'est de la France. Attestation formelle de discrimination raciale. Haziz Faddel, délégué syndical CGT à Chronopost, en brandit une autre : «La société F atteste sur l'honneur qu'elle n'a pas l'intention d'engager pour quelque durée que ce soit des salariés de nationalité étrangère.» Puis encore une autre, sous forme d'un questionnaire type à renvoyer. Il faut rayer la mention inutile. Le sous-traitant a rayé : «J'emploie ou j'ai l'intention d'employer du personnel salarié de nationalité étrangère.» La CGT a porté plainte. Une plainte contre X, avec constitution de partie civile, déposée au tribunal de grande instance de Strasbourg le 19 février. Dans le dossier, quatorze de ces «attestations» récupérées suite à une «rapide enquête» du syndicat. Toutes rédigées entre septembre 2000 et mars 2002. Certaines sont adressées à la direction régionale de l'Est, d'autres, directement au siège. Elles viennent de sous-traitants d'Alsace, de Lorraine, de Bourgogne ou Champagne-Ardenne. «Ça prouve une politique discriminatoire du groupe à échelle nationale, s'indigne Haziz Faddel. Nous avons les documents originaux, ils ne peuvent pas contester.» La CGT a écrit une lettre au président de
Chronopost taxé de discrimination
Article réservé aux abonnés
par Ondine Millot
publié le 22 mars 2004 à 23h53
Dans la même rubrique