Thierry Chavel enseigne le coaching et le développement personnel aux élèves de MBA (master of business administration), futurs dirigeants. Un rôle qui fait de lui un observateur des aspirations et personnalités des managers de demain (1).
Qui sont les élèves de MBA ?
C'est un public international, Russes, Argentins, Allemands, Anglais, Américains, Chinois, Canadiens, Français, bien sûr. Souvent bac + 5, ingénieurs, médecins, juristes, voire écoles de commerce. Ce sont des gens qui reflètent leur époque, matérialistes et individualistes. Très désenchantés. Ils sont conscients que la bulle Internet et Jean-Marie Messier, ça ne marche pas, mais beaucoup d'entre eux ont la même aspiration à la réussite ostentatoire. Leur épanouissement, c'est leur carrière.
C'est une génération apolitique, et paradoxalement très consciente des enjeux de développement durable, d'équilibre de vie personnel et d'éthique des affaires. Ils lisent très peu, la chose publique ne les intéresse pas. En dehors du monde économique, leur inculture est parfois effarante. Pour eux, tout est privé, tout est marchandise. Leur engouement pour le MBA, c'est le triomphe de la sphère privée.
Que viennent-ils chercher en MBA ?
Ils viennent acheter un blanc-seing pour grimper dans la hiérarchie. Avec un MBA, le salaire augmente, la promotion suit. Le coût de la scolarité est très élevé : 40 000 à 50 000 Û pour douze à quinze mois. Alors, une fois qu'ils ont payé, ils veulent du résultat. Ils se comportent en clients, all