Harnes (Pas-de-Calais), envoyée spéciale.
Ils ont tout prévu, les sandwichs et le café, et puis ils se sont installés. L'intersyndicale de l'usine pétrochimique Noroxo, du groupe Exxon Mobil, réunie hier midi en comité d'établissement avec son directeur, Johnny Malec, son directeur des ressources humaines et son directeur technique, a fermé les portes à clé de l'intérieur. «On veut une réponse, résumait Patrick Piotrowski, délégué CFTC. On ne sortira pas avant. On veut savoir si, oui ou non, le site va redémarrer. Il en va de l'emploi de 250 personnes». Dans l'après-midi, le syndicaliste s'est ravisé: «On leur donne jusqu'à 22 heures pour nous répondre...»Les dirigeants ont finalement été relâchés vers 20 heures, sans avoir donné aucune garantie
Même voix. Dans la journée, devant l'usine, entre les banderoles «Noroxo veut vivre», les salariés en grève semblent supplier qu'on les laisse travailler. Jusqu'ici, syndicats et direction oeuvraient ensemble contre la légionelle. La bactérie qui a touché 85 personnes et en a tué treize dans la région de Lens et Harnes est de souche identique à celle trouvée dans les tours aéroréfrigérantes de l'usine. Début janvier, quand les services sanitaires ont fait fermer l'usine, la CGT, FO, la CFTC et la direction protestaient d'une même voix.
Lundi dernier, une quarantaine d'ouvriers ont pris une matinée sur leurs congés pour soutenir leur direction au comité départemental d'hygiène. Puis décroché leur téléphone et obtenu l'appui de Jean-Paul