Strasbourg, de notre correspondant.
Le plan social de Wärtsilä France était-il trop social au goût de François Fillon ? Le 3 mars, dans le cadre d'un plan de restructuration qui prévoyait 276 suppressions d'emplois sur 500 à Mulhouse (Haut-Rhin) et 47 à Seclin (Nord), cette entreprise finlandaise avait proposé de continuer à payer les personnes licenciées à hauteur de 65 % de leur salaire net jusqu'à ce qu'elles aient retrouvé un emploi (Libération du 11 mars). «Syndicalement parlant, c'est inattaquable», se félicitait Marc Fuss, secrétaire CFDT du comité central d'entreprise. Même si l'entreprise s'était bien gardée de préciser alors si elle prenait à sa charge les cotisations sociales ou si elle comptait sur un coup de pouce de l'Etat. C'était sans compter sur le ministre des Affaires sociales.
Dans une lettre adressée le 14 mars à la députée UMP du Haut-Rhin, Arlette Grosskost, intervenue dans le dossier à la demande des représentants du personnel, François Fillon expose son point de vue : «La loi dite de modernisation sociale a fixé un maximum pour cette aide aux salariés (le congé de reclassement, exonéré de cotisations sociales, ndlr) de neuf mois. [...] Il ne peut être envisagé de déroger à cette contrainte légale.» «Toutefois, poursuit le ministre, rien n'empêche l'entreprise de proposer à ses salariés une période supplémentaire de suspension du contrat de travail. La seule différence sera alors l'assujettissement aux cotisations et contributions sociales.»
Pris à contr