Mais pourquoi diable la direction du FMI suscite-t-elle autant de convoitises entre les leaders européens ? Le FMI a beau être comparé à un conseil d'administration du monde «drivé» par le Nord, demeurer le chantre de prescriptions économiques libérales à coups de thérapies de choc, et être devenue l'institution internationale la plus controversée, il n'en est pas moins considéré comme l'un des seuls instruments de gouvernance. Donc un lieu de pouvoir, de puissance, de prestige. «Certes, le poste a perdu toute image positive, mais les Européens ne peuvent pas l'abandonner, note Jacques Attali, président de PlaNet Finance, ancien président de la Berd. Symboliquement, ce serait faire preuve d'un aveu de faiblesse...» Un diplomate européen ne dit pas autre chose : «Le FMI, c'est la rémanence d'un ego national.»
Non écrit.
Pas question, donc, de laisser les Etats-Unis mettre la main dessus. Et ce, malgré une règle non écrite qui veut qu'un Européen dirige le FMI et un Américain, la Banque mondiale (BM). A plusieurs reprises, Washington aurait caressé l'idée de placer l'un de ses poulains à la tête du FMI. Un diplomate français nuance : «Les Américains savent qu'il est plus confortable d'avoir la présidence de la Banque mondiale, qui donne des fonds, plutôt que de briguer la présidence du FMI, qui exerce le contrôle sur les finances publiques.» D'autant que le directeur général adjoint du Fonds est toujours de nationalité américaine et que les Etats-Unis, avec plus de 17 % des voix