Ancien chef de village du groupe Club Med, Philippe Bourguignon est officiellement devenu hier candidat à la tête d'Eurotunnel (Libération du 23 mars). Présenté il y a quelques jours comme un simple futur administrateur, l'impétrant s'est dit prêt à être candidat au poste de président non-exécutif de la société franco-britannique, c'est-à-dire en principe sans fonction opérationnelle, en remplacement de Charles Mackay, bientôt à la retraite.
En réalité, Bourguignon a reçu un mandat clair de l'actuelle direction du tunnel, qui tente tout ce qu'elle peut pour éviter le coup d'état que les petits actionnaires contestataires préparent pour l'AG du 7 avril : à lui d'appliquer le plan «Galaxie» de restructuration financière du tunnel. Le futur président l'a repris à son propre compte, hier, en expliquant notamment qu'une augmentation des péages sous la Manche, comme le réclament les contestataires, risquerait de «tuer le trafic». L'ex-homme fort du Club Med a également assuré qu'il «comprend l'insatisfaction des petits actionnaires» et qu'il les rencontrerait prochainement.
Ce ne sera pas du gâteau. «Il s'agit tout simplement d'un parachutage organisé pour que la direction actuelle garde le pouvoir», a protesté hier Joseph Gouranton, patron de l'Association de défense des actionnaires d'Eurotunnel. Même son de cloche pour Pierre Cardo, député UMP et actionnaire à titre privé, qui brigue une place d'administrateur en cas de victoire des putschistes le 7 avril : «Eurotunnel est allé c