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France Télécom rend ses fonctionnaires

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Pour diminuer ses effectifs sans dégraisser, l'opérateur facilite l'accès à la fonction publique pour ses employés.Un processus qui s'accélère.
publié le 25 mars 2004 à 23h55

Comment retrouver un peu de marge de manoeuvre quand on n'a pas le droit de licencier ses salariés ? France Télécom a trouvé la solution. Rendre ses fonctionnaires à l'Etat. Cette migration naturelle des fonctionnaires d'un corps à l'autre se pratique depuis toujours. Mais elle s'est emballée chez l'opérateur public depuis 18 mois. «Thierry Breton fait un forcing énorme, constate le syndicat Sud-Télécom, après que Michel Bon, son prédécesseur, eut balisé cette procédure. L'an dernier, 708 salariés (sur 120 000 salariés dont 90 % de fonctionnaires) ont décroché un poste dans la fonction d'Etat, mais aussi dans les collectivités territoriales... pour devenir maître nageur, inspecteur du permis de conduire, greffier ou professeur de collège (lire ci-contre). Pour 2004, la barre a été placée nettement plus haut. 2 200 départs ont été inscrits au budget 2004, parce qu'il fallait bien arrêter un chiffre.

«Migrations».

A Nantes, les objectifs de la direction régionale semblent inaccessibles aux syndicats. «Il faudrait faire évoluer 100 agents, huit fois le score réalisé l'an dernier avec treize départs. D'autant que l'année a débuté plutôt mollement avec deux migrations seulement», prévient le syndicat Sud. Même début difficile au plan national, avec 70 migrations, de source syndicale, sur les mois de janvier-février. L'opérateur explique que la politique encouragée de migration répond aux demandes des salariés. Elle s'inscrit aussi dans un mouvement de décrue des effectifs. 8 000 ag