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Libération

Autorisé à redémarrer, Noroxo décrète l'arrêt

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141 des 159 postes du site pétrochimique supprimés.
publié le 26 mars 2004 à 23h57

Harnes (Pas-de-Calais)

envoyée spéciale

Noroxo, le site pétrochimique du groupe ExxonMobil à Harnes, dans le Pas-de-Calais, est «mis en veille». Traduction : «La mort de l'usine», souffle d'une voix blanche le délégué CGT Dominique Wozniak, devant les grilles fermées du site classé Seveso. Fin décembre, une épidémie de légionellose s'est déclarée à Harnes et dans les villes alentour. Des teneurs en légionelle six fois supérieures à la norme d'alerte ont été trouvées dans les deux tours aéroréfrigérantes de l'usine. L'établissement a été mis à l'arrêt. La souche de légionelle des deux tours est retrouvée chez les malades prélevés. Treize personnes sont mortes. Des familles de victimes annoncent qu'elles portent plainte.

Dans le même temps, direction et syndicats, d'une même voix, réclament la réouverture de l'usine. «On nous disait que chaque jour perdu, c'était des clients en moins», raconte un ouvrier. La pérennité de l'usine est en jeu, les salariés le savent. Depuis sept ans, le site est considéré comme déficitaire par ExxonMobil. «Les pertes cumulées sur sept ans représentent 60 millions d'euros», indique la direction.

Vendredi dernier, le préfet signe l'autorisation de redémarrage des machines, mais, surprise, Noroxo reste à l'arrêt. Comme si la direction était prise de court par une décision qui ne l'arrange pas. S'ensuivent six jours d'attente interminable, et un épilogue hier avec la proposition de la direction de «plan de sauvegarde de l'emploi» : sur les 159 emplois, 1