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Libération

Rétif au droit social et à la critique

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Un patron-voyou attaque en diffamation un élu (PS) du Nord.
publié le 26 mars 2004 à 23h57

«Voyou» et susceptible, le patron. Qui depuis trois ans n'a pas payé les primes aux 123 salariés qu'il a licenciés, et traîne devant les tribunaux pour «diffamation» un vice-président de région qui a osé qualifier son attitude de «scandaleuse».

Eté 2001 : liquidation de l'usine Mossley à Hellemmes, dernière filature de Lille (Libération du 27 août 2001). Les salariés virés (filmés par Marcel Trillat dans 300 Jours de colère) se battent et obtiennent la promesse d'une prime de licenciement de 12 000 euros. En 2002, la région Nord-Pas-de-Calais décide de se substituer «temporairement» à l'entreprise et verse 1,8 million d'euros aux salariés.

Hier, l'affaire Mossley était à nouveau devant la justice. Dominique Meillassoux, actionnaire majoritaire du groupe Mossley-Badin, accusait Pierre de Saintignon, vice-président PS du conseil régional du Nord, de «diffamation publique». Dans des articles de la Voix du Nord, il qualifiait de «scandaleuse, inique, insupportable» et «inhumaine» l'attitude du PDG : «J'assume ces mots, très modérés. Si je n'avais pas été un élu de la République, c'est en d'autres termes que je me serais exprimé.»

Credo de la partie civile : Meillassoux, qui n'a pas jugé bon de se déplacer, n'est pas gérant de l'entreprise. Il n'est pas responsable des misères faites aux salariés et ne mérite pas tant de haine. La défense, elle, a tenté de prouver que Meillassoux, vice-président de l'Union des industries du textile au moment des faits, était le véritable donneur d'o