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Libération

Aventis-Sanofi: Raffarin à cheval sur son ordonnance

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publié le 27 mars 2004 à 23h58

Qui osera parler de dictature des marchés financiers ? C'est à Matignon que le patron d'Aventis, Igor Landau, s'est rendu vendredi pour dauber sur l'OPA de son concurrent français Sanofi, visant à constituer le n° 3 mondial de la pharmacie. C'est auprès de Raffarin qu'il a plaidé la cause du suisse Novartis, prêt à voler à son secours. Un lobbying pragmatique, tant les manoeuvres engagées dans l'industrie pharmaceutique française se jouent depuis des semaines autant sur les marchés que dans les ministères.

Séisme. Le gouvernement privilégie un rapprochement entre Sanofi et Aventis pour constituer un géant français. Une position constante depuis que le suisse Novartis s'est immiscé dans le jeu, le 12 mars, en manifestant son intérêt pour une fusion avec l'entreprise d'Igor Landau. «Quand ils ont vu Novartis, les pouvoirs publics se sont dit :"Merde, Aventis va être racheté par un suisse et, dans six mois, Sanofi sera vendu à un groupe étranger"», raconte le dirigeant d'un laboratoire. C'est la «peur d'un séisme industriel» qui les a conduits à tenter de «repousser le parti de l'étranger», ironise-t-il. Un no pasarán dirigé contre les Helvètes, facilité par la proximité entre Chirac et le patron de Sanofi, Jean-François Dehecq.

Première salve : Francis Mer a téléphoné à Daniel Vasella, le patron de Novartis, pour lui signifier que la France n'était pas très chaude. Deuxième salve : Jean-Pierre Raffarin a manifesté publiquement son hostilité à l'offre du suisse au nom de «l'intér