Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Le «Conseil de sécurité» de la zone euro est né : les grands Etats de l'Euroland (Allemagne, France, Italie et Espagne) ont réussi à imposer à leurs partenaires leur présence permanente au sein du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). Ce véritable «coup d'Etat» institutionnel a eu lieu jeudi soir, à Bruxelles, en marge du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, à l'occasion d'une réunion des ministres de l'Economie et des Finances. Les Douze de la zone euro devaient alors nommer le successeur de l'Espagnol Eugenio Domingo Solans, dont le mandat au sein du directoire arrive à échéance après six ans à Francfort.
Composé de six membres, dont le président (actuellement le Français Jean-Claude Trichet) et le vice-président (le Grec Lucas Papademos), le directoire est l'organe qui gère au jour le jour la politique monétaire européenne. En revanche, il ne décide pas seul du niveau des taux d'intérêt, fixé chaque mois par le «Conseil des gouverneurs», regroupant le directoire et les gouverneurs des banques centrales nationales, et où chacun dispose d'une voix, le Luxembourgeois comme l'Allemand.
Brèche.
En théorie, le mandat des membres du directoire est de huit ans. Mais, afin d'éviter un renouvellement en bloc, le Conseil européen de mai 1998 a étalé la durée des mandats des premiers membres entre quatre et huit ans. Dès le départ, les quatre grands de la zone euro ont exigé et obtenu d'être représentés : ainsi, le Fra