Nantes, correspondance.
Malgré deux refus successifs de la direction du travail, deux délégués syndicaux d'une société de Bourse nantaise se retrouvent sur le carreau depuis leur licenciement effectif, à la mi-février. Aujourd'hui, ils décident de mettre l'affaire sur la place publique et de lancer le combat médiatique. Ces salariés théoriquement protégés ont finalement été licenciés à leur grande surprise, avec l'aval ultime, le 10 octobre 2003, du ministère du Travail qui a pourtant statué en sens inverse à deux reprises (un mois et dix mois plus tôt).
Opportuniste. Fin 2001, en grande difficulté suite à l'effondrement des marchés financiers, la compagnie nantaise annonce six licenciements sur la centaine de salariés du siège et des agences de Paris et Marseille. Dans ce contexte, l'élection de deux délégués syndicaux est alors très mal accueillie par les dirigeants de la société de Bourse dont le PDG, Philippe de Portzamparc, est vice-président du Medef de Loire-Atlantique. Il saisit la justice pour contester la validité de leur désignation, qu'il estime opportuniste, à seules fins de protection individuelle. Premier échec : le 11 juillet 2002, le tribunal d'instance le déboute de sa demande. Le PDG ne fait pas appel, mais relance l'offensive contre ces deux délégués, représentants CGC et CGT.
Par deux fois, l'inspection du travail mène une enquête contradictoire et conclut au refus de licencier. Par deux fois, l'employeur lance un recours hiérarchique auprès du ministère du