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Libération

L'A380 s'arrache de son port d'attache

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La pointe et le tronçon central du très gros porteur d'Airbus quittent Saint-Nazaire demain.
publié le 29 mars 2004 à 23h59

Saint-Nazaire, envoyé spécial.

Demain, le tronc et la tête du géant des airs vont glisser de la terre à la mer. Trois ans et trois mois après le début du programme A380, l'usine de Saint-Nazaire a dévoilé, jeudi, devant près de 3 000 personnes, dont une grande majorité de salariés d'Airbus et des sous-traitants, les deux premiers tronçons du fuselage de l'Airbus A380 : la pointe avant jusqu'au cockpit, et le tube central, 40 tonnes et 23 mètres de long, percé de deux lignes superposées de hublots.

Premiers d'une série de 129 avions commandés, les deux gros éléments ont été assemblés, équipés et testés à Saint-Nazaire à partir de pièces et de sous-ensembles réalisés en Picardie, en Allemagne, Espagne, Belgique, Italie et même Japon. Dans les deux grands halls de l'usine de Loire-Atlantique, construits spécifiquement pour la série des A380, ont été montés les circuits vitaux de ces pièces de fuselage, le conditionnement d'air, les câblages électriques, les circuits électriques et de carburant.

Pourtant, cette première carlingue de l'histoire de l'A380 ne volera pas. Ce prototype dénommé ES pour «essai statique» va être «torturé jusqu'à ce qu'il casse», a expliqué Charles Champion, directeur du programme. Il servira, par ailleurs, à tester en grandeur nature la chaîne logistique qui doit le mener à l'usine d'assemblage de Toulouse. Un convoi exceptionnel. Très exceptionnel. Par bateau (jusqu'au port de Pauillac), puis par barge (jusqu'à Langon sur la Garonne), et enfin par route.