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Libération

La Norvège fond pour son or noir

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Rentabilité record de 12,6 % pour l'organisme gérant les recettes pétrolières et gazières.
publié le 30 mars 2004 à 0h01

Stockholm de notre correspondant

Le bonheur, c'est simple comme un rapport de la banque centrale de Norvège sur l'or noir d'Oslo. La Norges Bank, qui vient de publier les résultats annuels de son Fonds du pétrole, a soufflé les Norvégiens. En 2003, le Fonds ­ qui gère les recettes pétrolières et gazières (1) ­ a affiché une rentabilité de 12,6 %. Un record inégalé puisque treize ans après son lancement en 1990, le Fonds a atteint l'an dernier 99 milliards d'euros. Septième producteur mondial de pétrole brut et troisième exportateur derrière l'Arabie Saoudite et la Russie, la Norvège reste toutefois très prudente dans l'utilisation de cette manne pétrolière. La pratique veut que les revenus nets du pétrole atterrissent dans le budget de l'Etat, pour être transférés aussitôt en totalité au Fonds du pétrole. Ce n'est qu'ensuite que les autorités prélèvent sur le Fonds une somme équilibrant un éventuel déficit du budget hors pétrole. En 2003, les revenus du pétrole se sont élevés à 19,53 milliards d'euros. Un peu plus de 4,75 milliards d'euros ont été transférés sur le budget de l'Etat pour couvrir le déficit, soit 6,7 % du capital du Fonds début 2003.

Lorsqu'ils parlent de finances publiques, les économistes norvégiens évoquent toujours le budget hors secteur pétrolier, tant son importance risque de fausser la perception de la santé réelle de l'économie norvégienne. «Avec 18,6 % de notre PNB en 2002 et 43,7 % de nos exportations en 2003, le secteur pétrolier pèse très lourd sur n