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La techno rennaise migre à Singapour

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Après des mois de conflit, STMicroelectronics délocalise, laissant sur le carreau 450 employés.
publié le 30 mars 2004 à 0h01

Rennes correspondance

Grèves de la faim, manifestations, actions en justice, rien n'y aura fait. Après des mois de conflit, le site rennais du groupe franco-italien STMicroelectronics fermera ses portes dans les prochaines semaines. Avec transfert de la production de plaques de puces électroniques 6 pouces, la spécificité de l'usine rennaise, vers Singapour où le groupe possède déjà une unité de production. Une vraie délocalisation high-tech qui démontre que le déménagement des usines vers les pays émergents frappe aussi l'industrie technologique.

Enclavement. Véritable crève-coeur pour la plupart des 450 employés en CDI de l'usine (environ 150 intérimaires y travaillaient aussi), dont beaucoup exerçaient là depuis de nombreuses années, cette fermeture serait, selon la direction, liée à la faiblesse du dollar et au «manque de visibilité» dans l'industrie des semi-conducteurs. «Nous devons être présents là où les marchés se trouvent et les marchés asiatiques sont les plus importants, explique-t-on au siège de STM France à Paris. Les 6 pouces sont une technologie mature qui, pour rester compétitive, doit être produite à moindre coût.» A Singapour, outre des coûts de main-d'oeuvre moins élevés, STMicro devrait réaliser des économies d'échelle substantielles. L'unité locale sera en effet capable de fabriquer dix fois plus de plaques de semi-conducteurs qu'à Rennes. Au total, la direction chiffre à 60 % le différentiel de coûts de production entre les deux usines. L'enclavement du