Tokyo de notre correspondant

Les Coréens attendaient ce jour depuis vingt ans. Ils en caressaient l'idée depuis lesJeux olympiques de Séoul en 1988. Dix ans après la signature du contrat liant Alstom, cinq sociétés françaises et leurs sept partenaires coréens, et malgré d'innombrables retards et déboires, le premier KTX ­ Korean Train Express (nom donné au TGV coréen) ­ poussera aujourd'hui ses moteurs à fond entre Séoul et Taegu, tronçon de 235 km, pour une inauguration très attendue. Avant de poursuivre moins rapidement sa route vers Pusan sur une ligne tout juste électrifiée.

L'enjeu de la mise en service du KTX est d'autant plus important que la France, l'Allemagne et le Japon se livrent une concurrence acharnée pour convaincre la Chine d'acheter leur train à grande vitesse. Le TGV français ­ et donc Alstom ­, l'ICE allemand et le Shinkansen japonais sont en compétition pour relier Pékin à Shanghai (1 300 km). Patrick Kron, le PDG d'Alstom, a d'ailleurs estimé, hier, que le groupe «est bien placé» pour remporter le marché. Pour lui, la ligne Séoul-Pusan à grande vitesse tient donc de la vitrine technologique.

Jeudi, l'entrée en service commercial de la ligne Séoul-Pusan (412 km) doit aider à décongestionner les routes et autoroutes d'un des pays les plus denses de la planète. Et dynamiser le tourisme. D'après les estimations, le KTX pourrait transporter 80 millions de passagers dès sa première année d'exploitation. Dès cette semaine, il reliera en 2 h 40, et plus tard en 2