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La Plastics Vallée fond à vue d'oeil

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Depuis 2002, 180 entreprises de moulage ont disparu au profit de l'Asie et de l'Europe de l'Est.
publié le 31 mars 2004 à 0h01

A la belle époque, on l'appelait la «Plastics Vallée». «Aujourd'hui, c'est plutôt la Vallée de la mort», plaisante, à moitié, Jacky Capra, président de la section rhônalpine de l'Association française de l'industrie du moule (Afim). L'endroit, qui regroupe autour de la ville d'Oyonnax (Ain) la principale concentration de moulistes français, est désormais, de l'avis d'un industriel, «une région sinistrée». Plusieurs dizaines de sociétés ont mis la clé sous la porte ces derniers mois. Exemple éloquent : en octobre, le dépôt de bilan de Cogemoule, deuxième entreprise du secteur, qui, en mai 2001, avait racheté la société Jaud, elle-même en difficulté, pour constituer une entité de 300 salariés. A l'issue d'un plan social en cours, l'entreprise ne comptera bientôt que 137 employés. En attendant une possible liquidation judiciaire. Ces industriels conçoivent et fabriquent des moules en fonte, nécessaires à la production de toutes les pièces plastiques utilisées dans l'industrie automobile (deux tiers de la production des moulistes), à la lunetterie, le jouet ou encore la téléphonie mobile. «Il y a cinq ans, ici, tout le monde faisait des moules de téléphones portables, résume une petite société de la région. Aujourd'hui, il n'y a plus rien.»

«On vit maintenant ce qu'ont vécu la chaussure et l'habillement, assure Didier Louise, président d'ACM, une entreprise de 90 salariés située en Normandie. Fin 1993, on comptait encore 1 150 sociétés moulistes de plus de 20 salariés.» Les dix-h