Vienne, correspondance.
Malgré la flambée des prix du pétrole, l'Opep a décidé de réduire sa production de 1 million de barils/jour (mbj) à compter de demain, comme elle l'avait décidé lors d'une réunion à Alger le 10 février dernier. Sous l'impulsion de l'Arabie Saoudite, le plus gros producteur mondial, le cartel a fait la sourde oreille aux pays consommateurs, notamment les Etats-Unis, qui s'inquiètent des effets des prix du pétrole sur la conjoncture économique. A six mois de la présidentielle américaine, l'administration Bush se lamente du prix de l'essence à la pompe et du coup de frein sur la croissance économique. Washington aurait ainsi fait pression sur certains pays de l'Opep pour reporter leur décision. Mais depuis le refroidissement des relations entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite en raison du rôle joué par Riyad dans le financement supposé de mouvements extrémistes la rumeur veut que les Américains aient misé sur les monarchies du Golfe pour faire passer leur message. Et ce sont effectivement le Koweït et les Emirats qui, dès avant la réunion de Vienne, avaient proposé d'observer l'évolution des prix pour reporter une décision sur la production à la prochaine réunion de l'Opep, le 3 juin.
Avec la réduction de 4 % actée hier, la production de l'Opep passera donc de 24,5 mbj à 23,5 mbj. Or, selon les experts, le cartel produit en réalité beaucoup plus, dépassant ses quotas officiels en mars de plus de 1 mbj. L'Arabie Saoudite, poids lourd de l'organisati