Menu
Libération

La FNSEA change de sillon

Article réservé aux abonnés
publié le 2 avril 2004 à 0h04

Le 58e congrès de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) s'est terminé hier au Grand Bornand (Haute-Savoie) dans la droite ligne des deux précédents congrès : ouverture sur le monde extérieur et démocratie interne (146 amendements ont été déposés par des contestataires avant le congrès). Un parcours volontariste, impensable il y a encore quelques années, et supposé combler le déficit d'image du syndicat. Mais un parcours contrarié par les graves crises agricoles (canicule et effondrement des prix du porc) qui ont secoué le monde paysan en 2003 et contribuent à le faire se replier sur lui-même. Sans oublier la justice qui, depuis le début de l'année, dissèque les modes de financement parfois douteux de la FNSEA, par exemple via le détournement de taxe parafiscales (affaire Unigrains). Quatre mises en examen ont suivi, y compris celle de Luc Guyau, patron de la maison jusqu'à l'automne 2001.

«Fait majoritaire». Ces derniers temps, Jean-Michel Lemétayer, actuel président du syndicat, se retrouve malgré lui dans une situation délicate. Obligé de soutenir les anciens dirigeants («Attaquer la FNSEA, c'est attaquer nos parents et nos grands-parents», explique-t-il en privé), il tente également de donner un nouveau cahier des charges à son syndicat. Notamment en se déclarant opposé à la cogestion de l'agriculture entre la FNSEA et le gouvernement, une pratique qui prévaut depuis la fin de la dernière guerre. Lemétayer se déclare aussi «favorable au plur