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Libération

Les syndicats dénoncent le couple Aventis-Novartis

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En ligne de mire : le projet de créer deux entreprises distinctes.
publié le 2 avril 2004 à 0h04

Alors que le laboratoire franco-allemand Aventis réunit cet après-midi un conseil de surveillance, qui devrait officialiser l'invitation au suisse Novartis de présenter son projet d'offre amicale, les syndicats du groupe donnent de la voix. Depuis deux jours, ils sont tous sortis (à l'exception de la CGT) du mutisme pour dire tout le mal qu'ils pensaient du projet de rapprochement entre Aventis et Novartis. Les syndicats ont surtout en ligne de mire le projet, évoqué par les deux laboratoires, de créer, en cas de mariage, deux entreprises distinctes. La première réunirait les nouveaux médicaments promis à une forte croissance tandis que la seconde récupérerait les molécules, dites non stratégiques, arrivées en fin de vie. Cette dernière aura ensuite vocation à vivre sa propre vie en toute indépendance.

Aventis n'a pas attendu son chevalier blanc suisse pour se lancer, tout seul, dans cette stratégie : le laboratoire vient de signer une lettre d'exclusivité avec le fonds d'investissements Blackstone, en vue de lui vendre 51 % d'un gros paquet réunissant 350 médicaments dits vieillissants (1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires) et le site de production de Compiègne (600 personnes). Pour les syndicats d'Aventis, cette sélection entre belles et moches molécules cache des restructurations et des suppressions d'emplois. La CFE -CGC se dit convaincue que la solution défendue par le couple Aventis-Novartis «n'est ni un modèle économique, ni surtout un modèle social qui pourrait