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Interview

Le téléchargement gratuit sur le Net nuit-il aux ventes de disques?

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publié le 3 avril 2004 à 0h06

«L'échange de fichiers n'a eu aucun effet sur les ventes de CD à la mode pendant la période que nous avons étudiée (1). Les téléchargements ont eu lieu sur une vaste échelle, avec trois millions d'utilisateurs qui ont partagé 500 millions de fichiers sur le seul réseau FastTrack/Kazaa. Or la majorité d'entre eux n'auraient pas acheté les albums qu'ils téléchargeaient. Ce n'est pas surprenant que la consommation de musique augmente quand elle est gratuite, mais cela ne signifie pas que les gens auraient dépensé 18 dollars pour un album. Notre étude est la première qui regarde les téléchargements réels. Jusque-là, tout ce que nous savions à propos de l'échange de fichiers était fondé sur des sondages ­ ce qui est problématique, car il est difficile de savoir si les gens sont honnêtes quand ils parlent d'activités illégales. Pour 680 albums, nous avons comparé chaque semaine les ventes et le nombre de téléchargements. Selon notre modèle le plus pessimiste, il faut 5 000 téléchargements pour réduire les ventes d'un album d'une seule unité. Si ce scénario du pire était juste, l'échange de fichiers aurait réduit les ventes de CD de deux millions de copies en 2002. A titre de comparaison, il faut rappeler que les ventes de disques ont en fait chuté de 139 millions d'exemplaires entre 2000 et 2002. Plusieurs autres raisons peuvent en fait expliquer cette baisse : la fin du boom du remplacement des vinyles par le CD, une économie faible aux Etats-Unis et ailleurs, la concurrence d'au