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Libération

Vivendi-Lagardère: une fusion en rêve

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L'OPA de VU sur Lagardère, une rumeur bienvenue pour les cours de Bourse des deux groupes.
publié le 3 avril 2004 à 0h06

Et si la proie se faisait prédatrice ? Vivendi Universal (VU), qu'on disait quasiment vendu au britannique Vodafone ces derniers mois, fait aujourd'hui l'objet d'une rumeur médiatique inverse : il serait en train de préparer une OPA sur le groupe Lagardère pour constituer un grand groupe de médias français. Raison invoquée par la Tribune et Challenges, qui propagent ce bruit, Vivendi dispose de plusieurs milliards d'euros pour investir et Lagardère ne pèse que 6,5 milliards en Bourse. Quant à l'organisation du nouveau groupe, elle serait déjà décidée : Jean-René Fourtou, le PDG de VU, deviendrait président du Conseil de surveillance, et Arnaud Lagardère, président du directoire. Enfin, la participation de Lagardère dans le constructeur aéronautique EADS serait vendue pour financer l'opération. Le tout étant adoubé par l'Elysée.

Seul obstacle, mais de taille, à un tel schéma, la société Lagardère est organisée en commandite. Avec seulement 5 % du capital, le cogérant Arnaud Lagardère, détient tout le pouvoir. Une organisation qui date de 1992, quand feu son père Jean-Luc craignait de se faire racheter par Havas. Et qui devrait prendre fin en... 2092. Du coup, l'idée d'une OPA hostile, citée par la Tribune, semble fantaisiste, même si aucun des deux groupes ne souhaite commenter une telle rumeur. «C'est totalement bullshit ! explique un proche du dossier. Lagardère est une boîte inopérable. Une telle opération est une vue de l'esprit.» Une autre source rajoute : «C'est un roman