Menu
Libération

Harcèlement sous presse

Article réservé aux abonnés
publié le 5 avril 2004 à 0h07

Eric, 40 ans, fait des revues de presse dans une agence de communication. Délégué CFDT, il a fait grève pendant quatre semaines.

«Depuis quinze ans, je commence ma journée de travail à 4 heures du matin. Je lis la presse nationale pendant trois à quatre heures. Après, je concocte des revues de presse personnalisées pour les clients : grosses entreprises, ministères, associations et ONG. Chacun veut en priorité les articles qui le concernent, puis ceux qui parlent de ses concurrents et ceux qui traitent du domaine dans lequel il exerce. C'est un métier très intéressant mais, depuis que le patron a engagé un directeur «exécutif», j'ai vu l'ambiance se détériorer.

«En quelques années, l'effectif est passé de 15 à 200 salariés, et d'une gestion plutôt bon enfant, on a glissé vers une politique de harcèlement permanent. Pas un jour ne se passe sans un avertissement, une mise à pied ou un licenciement. Nos patrons fonctionnent à coups de vexations permanentes et de blâmes. Dernièrement, il y a eu des élections du personnel. Le candidat non encarté, un sous-marin de la direction, a pu communiquer sur la messagerie interne. Nous, liste syndicale, n'avions pas accès à ce canal, et un de mes colistiers a écopé d'une mise à pied pour avoir distribué trois tracts. Il y a un quelques mois, une collègue chargée de dossier a reçu, elle aussi, une mise à pied de trois jours car elle avait envoyé par le mail interne une blague à un de ses collègues. Comme il n'y avait personne pour la remplace