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En Grande-Bretagne, les entreprises françaises s'accommodent bien de l'esprit libéral. En France, les Britanniques apprennent à composer avec le code du travail.
publié le 5 avril 2004 à 0h07

Londres, de notre correspondant.

Ils vont embaucher ?» Duncan Simpson, leader syndicaliste britannique, n'en revient pas. Peugeot lui a annoncé la semaine dernière une réduction de 700 emplois dans son usine de Ryton, près de Coventry. «Ils nous ont expliqué que le marché européen s'était encore détérioré.» Le groupe automobile s'est bien gardé de lui faire part de son intention de recruter 7 000 personnes en France cette année. Le communiqué, rendu public lundi dernier à Paris, n'a visiblement pas traversé la Manche. «Nous allons exiger immédiatement une réunion avec leurs dirigeants», tonne Duncan Simpson, responsable du secteur automobile d'un des grands syndicats anglais de la métallurgie.

Autre pays, autres moeurs. Le site de Ryton, qui produit 210 000 voitures par an, fabrique exclusivement deux modèles de la 206 (GTI et SW). Il y a deux ans, pour faire face au succès de la 206, une quatrième équipe de jour avait été créée. A la suite d'un tassement des ventes, elle est aujourd'hui supprimée. «Nous savions que ce poste risquait de sauter. Il y a quelques mois, les ouvriers avaient pourtant accepté une baisse du temps de travail et de leur salaire pour permettre son maintien», raconte Duncan Simpson. La nouvelle a d'abord été transmise aux responsables syndicaux, puis aux délégués. Les chaînes ont été arrêtées pour permettre aux 3 500 ouvriers de poser des questions à leurs supervisors. Des lettres ont été envoyées à leur domicile. «Nous avons pris soin que les intéressés