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Libération

Sous la Manche, le naufrage des petits porteurs

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publié le 5 avril 2004 à 0h07

Ce 15 décembre 1987, un peu moins de deux ans après la signature du traité de Canterbury qui lançait le tunnel sous la Manche sans un sou de financement public, comme l'exigeait la chef du gouvernement britannique Margaret Thatcher, le premier coup de marteau-piqueur tombe sur le gigantesque chantier. Le tunnel entre sans le savoir dans un enfer économique et actionnarial dont il peine encore à sortir aujourd'hui. Mercredi, à l'assemblée générale d'Eurotunnel, une bonne partie des petits porteurs tenteront un putsch sous la Manche en débarquant l'actuelle direction, chapeautée par Philippe Bourguignon. Les actionnaires contestataires emmenés par Jacques Maillot, l'ex-patron de Nouvelles Frontières, nourrissent une lueur d'ambition : que la nouvelle équipe dispose enfin d'une baguette magique.

Pas très fair-play. Espoir improbable car, depuis décembre 1987, le cauchemar du tunnel s'est mis en place sans que rien ne puisse inverser le cours funeste de l'Histoire. Les problèmes techniques s'accumulent vite sous le Channel, moins commode à percer que prévu. Faute de prévisions, la facture s'envole inexorablement vers des montants stratosphériques. Dès le début, les jeux sont presque faits : tous les ingrédients d'une mécanique inflationniste implacable et pas très fair-play sont réunis pour faire dérailler la facture. Coût initial prévu : autour de 25 milliards de francs (3,8 milliards d'euros). Montant final : 60 milliards de francs (9,1 milliards d'euros).

Tout commence plutôt b