Carling, envoyé spécial.
Jeudi 1er avril, la cokerie de Carling a ressuscité. L'affaire n'a rien d'une blague. Elle bénéficie des garanties financières de l'aciériste allemand Rogesa (Roheisengesellschaft Saar, filiale commune de Dillinger Hütte et de Saarstahl), qui a finalisé le rachat de cette filiale de l'établissement public Charbonnages de France (CdF), installée en plein bassin houiller mosellan. Une nouvelle société est née, Cokes de Carling, dotée d'un capital initial de 10 millions d'euros. Son PDG, Michel Escoin, affiche aujourd'hui une solide confiance. «Mais au mois de décembre, reconnaît-il, j'étais convaincu comme tout le monde que la cokerie allait fermer.»
Flash-back. Au milieu des années 90, la cokerie de Carling va mal. L'activité est déficitaire et subit la concurrence des importations chinoises. En 2001, CdF se met en quête d'un repreneur. Mais aucun sidérurgiste ne manifeste d'intérêt. Fin 2002, un plan de fermeture progressive est mis en place. Il prévoit d'éteindre la moitié des fours en décembre 2003 et d'arrêter définitivement la production de coke en 2005. Les syndicats sont inquiets. «Le problème ne se posait pas pour les 500 employés de CdF, assurés de bénéficier de mesures de reclassement interne ou du congé charbonnier, mais pour les 150 sous-traitants travaillant sur le site et pour les entreprises autour. Il y avait 1 000 emplois dans la balance», se souvient Jean-Jacques Bour, représentant du personnel CGT.
Le miracle se produit en 2003 avec le