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Libération

La semaine de travail enfle en Allemagne

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La semaine de 40 heures est envisagée comme un moyen de relancer la croissance.
publié le 6 avril 2004 à 0h08

Berlin, intérim.

En Allemagne, le débat sur la durée du temps de travail fait l'effet d'une girouette prise dans la tempête. Chaque jour, des experts rivalisent d'avis aussi éclairés que contradictoires : allonger, diminuer, flexibiliser... Un an après le risible pinaillage sur la suppression d'un jour férié censée rendre un point de croissance à une économie déconfite, six mois après la réduction drastique du temps de travail chez Opel (30 heures hebdomadaires) ou Deutsche Telekom (34), voilà revenue en grâce la théorie sur les vertus de son allongement. Ce que vient de faire la Bavière, la plus grande région allemande, en imposant les 40 heures à certains de ses employés régionaux.

Brèche. Cette tendance couve en réalité depuis l'automne et éclôt au printemps à la faveur d'une crise aiguë chez l'un des poids lourds de l'industrie nationale. Siemens menace en effet de délocaliser plusieurs milliers d'emplois vers l'Est dans des pays aux coûts salariaux plus faibles (Libération du 25 mars), et réclame plus de souplesse dans la réglementation du travail. Un coup de gueule qui survient au lendemain d'une première brèche dans le carcan des conventions collectives. Depuis février, un accord autorise les personnels hautement qualifiés de la métallurgie et de l'électronique à passer de 35 à 40 heures. 21 000 employés de Daimler Chrysler ont déjà adopté leurs nouveaux horaires et des constructeurs tels que Porsche ou BMW vont suivre. Chez Siemens, ce sont pour l'instant 220 salariés