Un milliard de dollars. Selon le Financial Times, c'est la somme qu'offrirait Philip Morris à la Commission européenne pour qu'elle abandonne les poursuites judiciaires engagées, aux Etats-Unis, contre le cigaretier.
Offensive. En 2000, la Commission, appuyée par dix Etats membres, avait lancé une offensive contre les géants du tabac, Philip Morris mais aussi R. J. Reynolds et Japan Tobacco, accusés d'organiser la contrebande de cigarettes en Europe. Ils sont soupçonnés d'écouler clandestinement une partie de leur production, pour se dérober au paiement des taxes sur le tabac. Un trafic que le «Big Tobacco» multinationales du tabac a toujours nié en bloc, mais qui plombe, chaque année, les budgets de la Commission et des Etats membres : en 2000, les pertes fiscales, calculées sur les seules saisies réalisées sur le territoire de l'Union, correspondaient à 625 millions d'euros.
«Les industriels du tabac étaient beaucoup plus inquiets de la plainte de la Commission, qui démontrait leur association avec le crime organisé, que d'autres plaintes, par exemple pour avoir causé des maladies ou pour publicité illégale, explique Luk Joossens, spécialiste de la contrebande auprès de la Ligue européenne contre le cancer. Ils avaient envie de s'en débarrasser.» Au point d'accepter de débourser, sur douze ans, un milliard de dollars (820 millions d'euros).
Bruxelles ne confirme pas officiellement ce montant. Mais admet l'existence de négociations, engagées il y a plus d'un an et censées