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Libération

Allemagne : le bilan grinçant de la réunification

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Un rapport stigmatise quinze ans de vains et coûteux efforts.
publié le 7 avril 2004 à 0h08

Berlin, intérim.

Désastre, échec, faillite et autres synonymes peu réjouissants... Voilà le bilan économique de quinze ans de réunification que tire le rapport d'une commission mandatée par le gouvernement allemand. Révélées par l'hebdomadaire Der Spiegel, les conclusions des treize sages sont impitoyables pour les options des équipes de Helmut Kohl et de Gerhard Schröder, les deux chanceliers en charge de la reconstruction de l'Est.

Depuis la réunification en 1990, 1 250 milliards d'euros ont été déversés dans les nouveaux Länder et 90 vont encore l'être en 2004. «Pour quoi faire ?», demande en une le magazine qui a déclenché un véritable débat. Selon Klaus von Dohnanyi, ancien maire SPD de Hambourg et chef du groupe d'experts, la «reconstruction de l'Est est responsable d'au moins deux tiers de la crise actuelle». Si l'Ouest s'est ruiné en voulant remettre l'Est à niveau, avec un taux d'endettement qui a doublé en quinze ans, l'Est ne s'en porte pas mieux. Le taux de chômage y est passé de 10 % en 1991 à 18,5 % aujourd'hui, la population de 18 à 17 millions, preuve que les citoyens imaginent leur avenir ailleurs.

Le rapport stigmatise le gaspillage : gares et aéroports flambant neufs mais vides, redondantes universités de médecine de Leipzig (Saxe) et de Halle (Saxe Anhalt) distantes de quelques minutes en train mais fiertés de leur région respective. 53 milliards ont ainsi été dépensés dans des infrastructures parfois superflues et 20 pour des allégements d'impôts qui n'ont